L’un des plus grands échecs d’un responsable d’organisation est d’assister impuissant à l’effondrement de l’œuvre pour laquelle il était fier. En effet, toute œuvre que l’on souhaite pérenne et satisfaisante nécessite une attention et des efforts particuliers à fournir à travers un processus minutieux de conception, de réalisation et de suivi. Ces exigences complexes et délicates, qui ne tiennent pas compte que du facteur humain, peuvent être résumées dans ce que l’on peut nommer modèle de construction. La compréhension de l’importance et des conditions de succès d’une œuvre à partir d’un modèle de construction peut aider à éviter de bâtir en vain.
Un modèle de construction peut se définir comme un plan bien établi servant de guide pour mettre en application une idée, une vision pour l’atteinte d’un ou de plusieurs objectifs. Cela nécessite une réflexion minutieuse dans tous les aspects liés à la matérialisation de la pensée. Cela demande également l’agencement de tous les détails des réflexions et d’analyses dudit plan dans le respect scrupuleux des différentes étapes et procédures initialement définies. Dans le cas des YMCA, le besoin de modèle de construction est constamment présent dans presque tous les aspects de fonctionnement du mouvement, qu’il s’agisse de création ou de gestion des Unions locales, des clubs, des activités, des projets ou des événements.
Le facteur humain joue un rôle déterminant dans le succès d’un modèle de construction. Plusieurs facteurs inhérents au leader ou à son équipe peuvent contribuer au succès ou à l’échec dans la réalisation d’une vision ou de l’atteinte des objectifs visés. On pourrait citer entre autres le niveau du facteur confiance en soi et aux autres qui résulte de la personnalité et de la compétence, suivi du caractère divers et ondoyant de l’Homme de même que ses désirs, ses préoccupations personnelles ainsi que ses paradigmes personnels. Tous doivent s’adapter ou s’ajuster aux objectifs de l’organisation. Par exemple, la réussite d’un projet initié dans un club d’union Locale ou de Branche dépend de l’adhésion et de la participation active de la majorité des personnes impliquées dans le processus, en commençant par le leader.
Les limites du facteur humain
L’homme bien qu’important dans le développement et la mise en œuvre des modèles de construction, n’est pas le seul facteur conduisant au succès. En effet, les processus mis en place, les modèles élaborés ou encore la résistance au changement sont autant de facteurs qui vont soit accélérer, soit ralentir le développement. Car la taille des enjeux est souvent si grande que seule la force ou l’intelligence collective du facteur humain ne saurait garantir le succès. Ces paramètres sont encore plus délicats lorsqu’il s’agit de reconstruction, c’est-à-dire le fait de bâtir à partir de processus déjà existant ou sur un modèle ayant déjà existé. C’est le cas du Cameroun-YMCA qui est passé par une réadaptation de son mode de fonctionnement dans plusieurs aspects et dont on peut apprécier les changements lorsqu’on observe les résultats obtenus jusqu’ici.
Lors de la deuxième conférence des leaders du Cameroun YMCA qui s’est tenue à Yaoundé du 25 au 28 juin 2019, le Président du Conseil National le Dr Alain Douglas Wandji, entretenant les leaders présents sur le thème des modèles de construction et de reconstruction, a relevé « Il est très complexe pour moi de parler du modèle de construction dans le cas du Cameroun-YMCA, car c’est comme si en reconstruisant notre mouvement, nous avions sous la main un modèle, ou comme si nous avions été inspirés par un modèle précis, ce qui n’est pas du tout le cas. A la question de savoir « de qui est le modèle ? » Je sais et je déclare que c’est de JESUS CHRIST. Par contre, à celle de savoir « quel est le modèle ? » il est difficile voire de dire de quel modèle il s’agit. Toutefois, avec un peu de recul, j’observe que même sans en être conscient, nous avons utilisé l’approche projet pour reconstruire notre mouvement.
Par-dessus tout ceci, il est très important de savoir que ce n’est pas nous qui construisons, ce n’est même pas notre projet, c’est un projet divin. En tant que tel, nous ne sommes que des instruments et Dieu choisit avec qui, avec quoi, à quel moment et avec quels moyens, stratégies et activités. Il définit lui-même les objectifs globaux et spécifiques et les déploie en choisissant lui-même ceux qui vont les réaliser ».
Une allure de succès n’est pas toujours synonyme de succès
Il est important de noter que l’observation d’une tendance au succès n’est toujours pas synonyme de son effectivité. Le fait d’évoluer avec un pareil modèle de construction ayant pour leader principal Jésus-Christ oblige une rigueur dans la relation avec Lui ainsi qu’une confiance totale en Lui. Cela nécessite également que les leaders, les responsables et les membres soient à Son écoute de manière permanente et toujours disposés à Le servir partout où Il souhaite leur présence en fonction de leurs talents. Cela se justifie par le fait que, autant la route vers la réussite nécessite une attention particulière sur plusieurs plans, autant la négligence de certains détails les plus insignifiants dans la relation avec Lui peut conduire à la ruine de l’œuvre de toute une vie.
« Pendant que vous êtes engagé dans une activité, Dieu peut amener quelqu’un d’autre à s’engager dans une autre activité non planifiée ou convenue, mais qui dans un moment précis sera utile et indispensable dans la construction de l’édifice que nous aurons à la fin. En d‘autres termes, il est important d’être conscient qu’en tant que leaders nous ne sommes que des briques, des pierres, mais en même temps, Dieu nous utilise aussi comme instruments pour poser d’autres briques et pierres. En définitive, si nous manquons d’humilité et ignorons le fait qu’il s’agit du champ de Dieu, ignorons le fait que le travail abattu n’est pas le nôtre mais celui de Dieu qui a un plan pour utiliser notre structure pour construire un monde meilleur, alors nous sommes en tort. Dieu met en place les structures nécessaires pour permettre à un groupe comme le nôtre d’atteindre les objectifs qu’Il s’est fixés.
Donc, si vous êtes un leader, responsable ailleurs ou au YMCA et que vous pensez que c’est vous qui venez construire, que c’est votre idée ou votre vision que vous venez mettre en œuvre, je crains que vous ne puissiez réussir. Mais si vous êtes conscient que c’est le projet de Dieu et que c’est la vision de Dieu et que vous êtes simplement appelé comme un instrument pour le développer et le mettre en œuvre, alors Dieu décidera à tout moment ce qu’il faut faire ».
Ce qu’il est important de retenir
« Dans notre système d’aujourd’hui, nous avons des clubs qui sont des cadres dans lesquels nous devons vivre notre foi en termes concrets. Cette foi enthousiaste et dynamique qui libère des énergies et permet à un leader de déléguer des fonctions aux autres et nous permet de partager l’autorité que Dieu nous donne de faire confiance aux autres. Si vous faites partie d’une équipe, chacun doit jouer dans sa position avec confiance en l’autre qui est aussi dans sa position. En fin de compte, si c’est Dieu lui-même qui est l’entraîneur qui nous a conçus et placés sur le stade, faisons Lui confiance, faisons-nous aussi confiance les uns les autres et soyons amis en tant que responsables, des amis qui vivent l’amour comme Dieu l’a enseigné. Ainsi, Dieu lui-même qui a son projet pour les YMCA continuera Son travail. Il construira une partie avec nous et l’autre partie avec d’autres personnes. Soyons donc conscients que la succession est aussi un plan divin et travaillons pour cela ».
« Ces choses, je les déclare aujourd’hui comme des secrets ou des conseils pour ceux qui sont à la recherche des modèles de construction. Elles permettront surtout aux jeunes leaders des clubs YMCA, des unions locales, des branches ainsi qu’aux responsables nationaux de contribuer, chacun à son niveau, au rayonnement de notre mouvement ».
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