La date du mercredi 16 Octobre 2019 a été marquée par le lancement du séminaire de formation des volontaires et parajuristes pour le projet PAAJEDEC au Cameroun-YMCA.

Le collège IPONI, situé au cœur de la localité de MENDONG dans la ville de Yaoundé a été choisi comme lieu propice pour abriter cet événement dont la durée s’étale sur quatre jours.  Il accueille une cinquantaine de volontaires qui ont répondu par leur présence à ce grand rendez-vous.

Ce projet a été mis sur pied depuis 2016 dans le but d’apporter une assistance sociale et juridique aux détenus des prisons du Cameroun. Depuis le lancement de sa première phase (de Octobre 2017 à avril 2019, soit une période de 18 mois), une centaine de détenus ont pu voir leurs situations résolues et d’autres en cours de résolution.  Ceci grâce à l’efficacité des volontaires et des parajuristes qui ont pu, par le biais de ce projet, accéder à deux prisons du Cameroun à savoir celles de Monatélé et de Mfou. Le lancement officiel de la seconde phase de ce projet s’est déroulé au siège du Bureau National du Cameroun-YMCA, le 21 aout 2019 (voir l’article y relatif). Il s’étend désormais aux prisons de Ngoumou et Bangangté.

Au second jour de ce séminaire, les participants ont eu l’honneur d’être entretenus par le Procureur de la République auprès des tribunaux de première instance et de grande instance de Ngoumou, le Régisseur de la prison principale de Monatélé et Me TCHUDJO Christophe, avocat aux barreaux du Cameroun.  Ces trois personnalités les ont encadrés tour à tour sur les thématiques suivantes :

  • Le système pénitencier du Cameroun et les droits et devoirs des détenus
  • Cerner l’esprit du détenu et comprendre sa famille
  • La vie au sein de la prison
  • La rédaction des actes de procédure
  • La constituions et le suivi des dossiers des prévenus.

 « Venir en aide aux détenus c’est déjà une bonne chose, car du fait de leur nouveau statut social ils ne sont plus totalement des personnes ordinaires et tout apport visant à leur venir en aide est le bienvenu. Le conseil que je peux donner aux parajuristes est de toujours se mettre à la place des prisonniers car cela permettra de mieux comprendre leurs problèmes. Également les écouter attentivement permet de déceler leurs problèmes. Lorsque ces problèmes sont bien posés il devient naturellement plus facile de trouver des débuts de solution. De plus, nous connaissons des cas alarmants dans certaines prisons où la libération de certains détenus n’a pas pu être effective pour des raisons telles que les lenteurs de traitement des dossiers, l’ignorance du domaine du droit ou une insuffisance d’assistance (car le paiement des honoraires d’un avocat n’est pas à la portée de tout le monde).  Le maitre-mot qu’il faut retenir ici est d’écouter, toujours et toujours », nous a confié *******

« Comme je l’ai dit dans mon exposé c’est extraordinaire de voir ici au Cameroun des gens, qui s’engagent, en tant que volontaires et parajuristes pour redonner du sourire aux gens qui en ont perdu, du fait de leur incarcération. Le domaine du droit pénal est très vaste, mais il s’agit ici des droits humains et l’importance de s’y engager n’est plus à démontrer. Par rapport à l’objet de leur engagement, je leur demande de se prendre au sérieux car même s’il n’y a pas un cadre institutionnel au Cameroun réservé au parajuristes, l’organe peut créer la fonction. Ils peuvent, à travers leurs activités, pousser leurs pairs à étudier l’effectivité de cette fonction, d’obtenir une reconnaissance institutionnelle en tant que corps à part entier. Comme toute chose, on peut commencer le bénévolat mais on ne sait pas où cela nous mènera demain. » nous a confié Me TCHUDJO Christophe.

Ce séminaire de formation de volontaires et parajuristes se termine le samedi 19 octobre 2019 et au vu de l’ambiance qui a régné depuis le début, l’on peut sans aucun doute affirmer avec certitude que la nouvelle phase du projet PAAJEDEC commence de manière effective sous de meilleurs auspices.